D’Europe Centrale
Frédéric Chopin
Né près de Varsovie en Pologne en 1810, il était le fils de Nicolas Chopin, un français de Lorraine qui avait émigré en Pologne en 1787 et de Justyna Krzyzanowska et il se sentait entièrement polonais par sa mère et par son pays natal. Il commença à étudier la musique dès l’âge de six ans et composa sa première œuvre, une » Polonaise » à l’âge de sept ans. Il fit ses études au Conservatoire de Varsovie à partir de 1826 après avoir découvert et joué la musique de Jean-Sébastien Bach. Son professeur Josef Elsner lui enseignait la composition et le contrepoint, mais ne parvint pas à l’intéresser à l’étude de l’orchestration. Chopin voulait surtout se consacrer à la musique de piano.
En 1828, il fit un voyage à Berlin où il assista à un opéra de Spontini, de Cimarosa et au « Freischutz » de Weber. Il alla donner des concerts à Vienne en 1829, puis il se rendit à Paris. C’est dans cette période qu’il composa les « Variations pour piano et orchestre sur Là ci darem la mano » du « Don Giovanni » de Mozart, ainsi que ses deux concertos pour piano et orchestre. En 1829, il assista à un concert de Paganini à Varsovie, qui l’enchanta, et le fait d’avoir vu un virtuose se consacrer entièrement à son violon, le conforta dans son idée de se dédier uniquement au piano.
Chopin était profondément patriote envers sa Pologne natale et l’insurrection des patriotes polonais contre la domination russe, ayant échoué, il quitta son pays en 1830 et après avoir passé quelques mois à Vienne, il revint s’installer à Paris. C’est là qu’il découvrit l’opéra italien de Rossini et de Bellini qu’il rencontra chez la princesse de Belgiojoso. Il rencontra aussi Liszt et Mendelssohn venus dans la capitale française. En 1833, il publia des Nocturnes, des Mazurkas, une Valse et le trio pour piano, violon et violoncelle. Il continua à donner des concerts, dont l’un devant le roi Louis-Philippe et la reine. En 1856, il fit la connaissance de l’écrivaine française George Sand et pris d’admiration l’un pour l’autre, ils vécurent ensemble jusqu’en 1847, d’abord dans l’ile de Majorque en Espagne, puis à Nohant, dans la belle résidence de George Sand où elle prit soin de lui car il était malade de la tuberculose. C’est là qu’il composa ses 24 préludes op.28, des Ballades, des Valses et la fameuse Polonaise héroïque op.53. Il se sépara de George Sand après une dispute en 1847. Malgré son état de santé qui se dégradait, il fit une tournée de concerts en Angleterre et en Ecosse en 1848. Il y rencontra Charles Dickens, Lady Byron et joua devant la reine Victoria. De retour à Paris, son état de santé s’étant aggravé, il mourut de la tuberculose en 1849, après avoir dit: « Maintenant, j’entre en agonie. C’est une faveur que Dieu fait à l’homme en lui dévoilant l’instant où commence son agonie… »
L’œuvre de Chopin est presque entièrement consacrée au piano, dont il a contribué à révolutionner la technique du jeu en y apportant de nouvelles sonorités. Dans ses sources d’inspiration, il y a Bach et Mozart qu’il avait beaucoup étudiés, mais aussi la musique mélodieuse de Bellini qu’il avait admiré. De même, Hummel, l’irlandais John Field, Rossini et Weber, l’ont inspiré. La mélodie reste la principale caractéristique de son œuvre, dans ses Nocturnes, ses Valses, ses Polonaises, ses Ballades, ses Mazurkas et même ses Etudes. Il a aussi composé deux beaux concertos pour piano où cet instrument prédomine, mais où l’orchestration n’est pas du tout négligeable.
Franz Liszt
Compositeur hongrois né à Doborjan en 1811, il étudia le piano avec son père qui lui fit découvrir les œuvres de Haydn, Mozart et Beethoven. Enfant prodige, il partit à Vienne à l’âge de dix ans pour étudier la musique avec Salieri et Czerny. Il fut même reçu chaleureusement par Beethoven. Puis il voyagea à Paris et à Londres avec son père qui, malheureusement mourut en 1827, alors que Franz n’avait que seize ans. Il s’installa à Paris où il donna des cours de piano. Il y fit la connaissance de grands musiciens comme Berlioz, Chopin et Paganini et de grands écrivains comme Musset, Balzac, Georges Sand et devint l’ami du peintre Eugène Delacroix.
En 1833, il fit la connaissance de la comtesse Marie d’Agoult, dont il eut trois enfants, parmi lesquels Cosima qui deviendra l’épouse du chef d’orchestre Hans von Bulow et plus tard, de Richard Wagner. En 1836, il fit une tournée de concerts en Suisse, en Italie, en Russie… et composa ses Rhapsodies hongroises. Après s’être séparé de Marie d’Agoult en 1844, il fit la connaissance, trois ans plus tard, de la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein qui le poussa à se consacrer plus pleinement à la composition musicale. En 1848, il devint maitre de chapelle à Weimar en Allemagne, où il dirigea des œuvres de ses contemporains dont Berlioz, Wagner et Saint-Saëns. Il eut comme élève Hans von Bulow qui deviendra l’un des plus grands chefs d’orchestre du XIXe siècle. A cette époque il composa ses poèmes symphoniques. En 1865, après s’être séparé de Carolyne, il alla à Rome pour rentrer dans les ordres franciscains et dès lors, il partagea sa vie entre Rome, Budapest et Weimar. Très généreux, il aida souvent des musiciens en contribuant à diffuser leurs œuvres. Devenu l’ami de Richard Wagner, il l’aida beaucoup à la création de ses opéras et même financièrement. C’est d’ailleurs pendant cet exercice qu’il mourut à Bayreuth en 1886, trois ans après Wagner.
Son œuvre essentiellement tournée vers le piano pour lequel il composa des morceaux d’une grande virtuosité, parfois au détriment de la profondeur, comparable pour cela à Paganini pour le violon, comprend tout de même, bien plus que l’œuvre de Chopin, des pièces orchestrales dont les treize poèmes symphoniques, les deux concertos pour piano, le premier plus connu en mi bémol majeur et le second en la majeur, la « Dante Symphonie » et la « Faust Symphonie » et beaucoup de transcriptions pour piano d’œuvres orchestrales comme les symphonies de Beethoven ainsi que de passages d’opéras de Verdi, Wagner et de la « Norma » de Bellini, ainsi que du « Don Giovanni » de Mozart. Il transcrivit aussi des Etudes d’après Paganini ainsi que le célèbre dernier mouvement du 2e concerto de ce dernier, appelé « La campanella ». De ses Rhapsodies hongroises, on connait surtout la très belle N.2, la N.6 et la N.12. Parmi ses poèmes symphoniques, le plus connu est sans doute le magnifique « Les Préludes », composé en 1850, probablement inspiré des « Méditations poétiques » de Lamartine, poème symphonique qui a des accents wagnériens. Il est l’un des créateurs de la « musique à programme ». Il est aussi l’auteur de musique religieuse. Avec son Oratorio « Christus », Liszt affirmait que « la folie » de la Croix avait marqué sa vie entière. Il disait: « Je mourrai l’âme attachée à la Croix, notre rédemption, notre suprême béatitude ».
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