Chapitre 19: Apogée Romantique 2

L’Apogée du Romantisme (suite)

De Belgique

 

César Franck

cesarfranckNé en 1822 à Liège, en Belgique, il fut inscrit dès l’âge de huit ans au Conservatoire de la ville et obtint un prix de piano, vers 1835. Son père lui organisa des tournées de concerts à Liège et à Bruxelles. Cette même année, toute la famille alla s’installer à Paris et le jeune César entra au Conservatoire en 1837, mais son père l’en retira au bout de cinq ans. L’année suivante, il écrivit sa première œuvre, ses trios op.1. En 1845, il composa son premier poème symphonique « Ce qu’on entend sur la montagne ». Il se maria, en 1848, avec l’une de ses élèves qui voulut diriger sa carrière en le poussant à composer des opéras, mais il ne remporta aucun succès dans ce genre. Il devint organiste à l’église Notre-Dame de Lorette, puis à la nouvelle église de Sainte Clotilde, poste qu’il garda jusqu’à sa mort.
En 1871, pour obtenir le poste de professeur d’orgue au Conservatoire de Paris, il dut se faire naturaliser français. Il eut pour élève Vincent d’Indy. A part ses pièces pour orgue, composées entre 1860 et 1862, la plupart de ses œuvres importantes furent créées à partir de 1872, les oratorios « Les Béatitudes » et « Rédemption », les poèmes symphoniques « Les djinns » ou « Le chasseur maudit », La « symphonie en ré mineur » et des œuvres de musique de chambre dont la « Sonate pour violon et piano en la majeur ». Il mourut à Paris en 1890.
Ses œuvres principales: La « Symphonie en ré mineur » terminée en 1888 est son œuvre la plus célèbre, composée après ses « Variations symphoniques pour piano et orchestre » qui avaient obtenu un grand succès. Elle est en trois mouvements, le premier, développant un thème exposé dans le « lento » du début et devenant « allegro ma non troppo » et le dernier mouvement « allegro ma non troppo », reprenant ce thème transformé. Le style et l’orchestration sont proches des symphonies allemandes. D’autres œuvres connues sont les poèmes symphoniques « Les djinns » inspiré du poème de Victor Hugo, où il reproduit le rythme du poème, commençant par le calme, pour s’élever en une apogée orchestrale et retomber dans le calme; « Le chasseur maudit » où il rend l’atmosphère sombre et fantastique du poème du poète allemand Burger. Une œuvre de musique de chambre bien connue, est sa « Sonate pour violon et piano en la majeur » où l’influence de Beethoven est évidente.

En Allemagne

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Johannes Brahms

johannesbrahmsOn a souvent dit de lui que c’était le plus grand successeur de Beethoven, mais cette comparaison l’embarrassait, vu la grandeur écrasante de son modèle. Compositeur romantique, cet allemand du Nord est resté classique par la forme, vu son attachement aux grands maitres du passé: Bach, Haendel, Haydn, Mozart et Beethoven. Il naquit à Hambourg en 1833, d’un père artisan, qui jouait aussi du cor et du violon dans les tavernes et qui l’initia à la musique. Il poursuivit sa formation avec Marxsen pour le piano et la composition et commença à jouer dans les tavernes de Hambourg, à partir de treize ans. En 1848 et 1849, il donna deux concerts dans lesquels il joua une fugue de Bach et une sonate de Beethoven. En 1853, il fit la connaissance d’un violoniste hongrois, Remenyi, qui lui fit connaitre la musique tzigane, dont il s’inspirera pour ses « Danses hongroises ». Au cours d’une tournée qu’ils firent ensemble dans le Nord de l’Allemagne, Brahms rencontra le grand violoniste Joseph Joachim qui devint son ami et par l’intermédiaire duquel, il rencontra Franz Liszt. Il admira chez ce dernier, le virtuose, mais non le compositeur, n’étant pas en accord avec les idées progressistes en musique, du compositeur hongrois.
En 1853, toujours sur le conseil de Joachim, Brahms se rendit chez Robert Schumann à Dusseldorf et lui joua sa première sonate. Dans son journal sur la musique, Schumann écrivit: « Il est venu cet élu, au berceau duquel, les grâces et les héros semblent avoir veillé. Son nom est Johannes Brahms, il vient de Hambourg… ». En même temps, il demanda à l’éditeur musical Breitkopf et Hartel de publier les premières œuvres de Brahms, ce qui contribua beaucoup à faire connaitre le jeune compositeur. Mais dès l’année suivante, l’état mental de Robert Schumann se dégrada et après sa tentative de suicide, il dut être interné dans un hôpital psychiatrique. Dès lors, les relations entre Clara Schumann et Brahms devinrent plus étroites, jusqu’à la passion, mais après la mort de Robert Schumann en 1856, elles devinrent plus discrètes et plus rares, mais Brahms continua à lui écrire des lettres d’amour passionné. En 1857, alors qu’il occupait le poste de professeur de musique à Detmold, il composa son premier concerto pour piano et orchestre en ré mineur op.15 et deux sérénades pour orchestre. Sa passion éphémère pour Agathe von Siebold, lui inspira son 2e sextuor à cordes. De retour à Hambourg en 1859, n’ayant pu obtenir le poste de directeur des Concerts Philharmoniques, il décida de partir à Vienne.
Il s’installa dans la capitale autrichienne en 1862. Entretemps, il avait composé des œuvres de musique de chambre et des pièces pour piano. Il obtint le poste de chef de chœur à la Singakademie, où il fit jouer des œuvres de Bach, Schutz, Gabrieli, mais aussi de Beethoven et Schumann. Entre 1866 et 1867, il composa son « Requiem allemand », à la suite du décès de sa mère et qui est écrit sur des extraits de la Bible en allemand. En 1870, il fit la connaissance du chef d’orchestre Hans von Bulow qui contribua beaucoup à faire connaitre ses symphonies. Confronté à l’écrasant modèle des symphonies de Beethoven qu’il vénérait, il ne se décida à faire exécuter sa 1e symphonie en ut mineur op.68, qu’en 1876, à Karlsruhe, après y avoir travaillé quelques années. Sa 2e symphonie en ré majeur sera jouée dès l’année suivante. Les deux dernières symphonies seront exécutées quelques années plus tard, la 3e en fa majeur op.90, en 1883 à Vienne, la même année que son 2e concerto pour piano et la 4e en mi mineur à Meiningen en 1885. Brahms mourut à Vienne en 1897, probablement d’un cancer du foie.
Les œuvres: La 1e symphonie en ut mineur, qui avait été surnommée « la 10e de Beethoven » débute par un « poco sostenuto » où l’on entend plusieurs « tutti » orchestraux martelés avec puissance, puis vient « l’allegro » également puissant et majestueux, plus rapide avec son rythme syncopé. Le deuxième mouvement « andante sostenuto » commence par un thème mélodieux paisible; il est suivi d’une mélodie « cantabile » jouée par les hautbois et les clarinettes. Le troisième mouvement « allegretto grazioso », bref et enjoué semble être en marche vers l’introduction majestueuse du quatrième, où, après les « pizzicati » des cordes et un « forte » avec les timbales, un nouveau motif est exprimé par les cors puis par les flutes. Suit le thème mélodieux et chantant qui rappelle un peu le motif de « l’hymne à la joie » de la 9e de Beethoven. Et la symphonie s’achève comme un flot puissant et joyeux qui s’écoule. La 2e symphonie en ré majeur est plus sereine. Son premier mouvement est long et empreint d’un profond lyrisme, basé sur deux principaux thèmes « cantabili », le premier servant d’introduction et le second, en forme de valse lente, le tout s’écoulant comme un fleuve lyrique avec une fugue au milieu; le second mouvement est très méditatif, le troisième, bref et mystérieux « allegretto », nous prépare au déferlement de puissance qui éclate dans le dernier mouvement, après une introduction mystérieuse et la symphonie s’achève dans une majestueuse apogée orchestrale. La 3e symphonie en fa majeur commence par un « allegro con brio » énergique construit sur un thème d’inspiration « schumanienne ». Le second mouvement « andante » est très lyrique et débute par une mélodie où dominent les clarinettes. Le troisième mouvement « poco allegretto » est très connu (utilisé par Serge Gainsbourg pour une chanson). Comme dans la 2e symphonie, le dernier mouvement est très vif, puissant et richement rythmé et s’achève sur le motif du début de la symphonie. La 4e symphonie en mi mineur est romantique par le thème chantant du premier mouvement, mais plus classique que les précédentes par sa construction. Ce premier mouvement « allegro non troppo » contient un second thème plus énergique et le remarquable développement est bâti autour de ces deux thèmes. Le dernier mouvement « allegro energico e passionato » est en forme de passacaille qui comprend une trentaine de variations, dont les dernières, amènent la symphonie vers une conclusion puissante, majestueuse et énergique. « L’ouverture académique » op.80 est une œuvre joyeuse qui a été composée par Brahms à l’occasion de sa nomination de « docteur honoris causa » de l’Université de Breslau. Elle utilise des thèmes de chansons estudiantines comme le « Gaudeamus Igitur » qui la conclut. « L’ouverture tragique » op.81 est par contre, merveilleusement dramatique et autant « brahmsienne » que celle « d’Egmont » est beethovénienne.
Le « Concerto pour piano et orchestre N.1 » en ré mineur est sans doute l’un des plus beaux et majestueux concertos romantiques, avec le 5e de Beethoven. Après les premiers accords sombres et puissants, ponctués par le roulement de timbales, vient une longue introduction orchestrale d’une grande richesse thématique et rythmique. L’entrée du soliste, d’abord discrète, va en s’amplifiant. A l’origine, ce mouvement était destiné à faire partie d’une symphonie que Brahms transforma en concerto pour piano et c’est pour cela que l’orchestre joue un rôle si important. Le caractère tragique de l’œuvre vient du fait qu’elle fut composée à l’époque où les Schumann vivaient leur tragédie. Le mouvement lent est un « adagio » très méditatif composé après la mort de Robert Schumann et en tète duquel Brahms écrivit la phrase « Benedictus qui venit ». Le troisième mouvement « rondo-allegro » est beethovénien par sa forme et rappelle le dernier mouvement du 3e concerto de Beethoven, tout en étant différent par les thèmes. Le « Concerto pour piano N.2 » en si bémol majeur commence par un « allegro ma non troppo » où le soliste entre dès la seconde mesure du thème initial majestueux, joué par les cors, puis ce thème est repris par tout l’orchestre. Il sera suivi d’un second motif mélodieux. Comme dans le 1er concerto, l’orchestration est riche et le dialogue entre le soliste et l’orchestre, étroit et soutenu. Le second mouvement « allegro appassionato » est plus méditatif et d’une profonde beauté. Contrairement aux concertos qui comportent trois mouvements en général, celui-ci en a quatre. Le « Concerto pour violon en ré majeur » est l’un des plus beaux concertos pour violon. L’orchestre est tellement présent que le chef d’orchestre Hans von Bulow et le violoniste Pablo Sarasate, le qualifièrent de « concerto contre le violon ». Mais le dialogue entre le soliste et l’orchestre est remarquable et à aucun moment, la virtuosité ne prend le pas sur la densité musicale de l’œuvre. Le premier mouvement comporte une longue introduction orchestrale profondément lyrique. Le « Double concerto pour violon et violoncelle en la mineur » op.102 est la dernière œuvre symphonique de Brahms. Après une courte et puissante introduction orchestrale, le violoncelle puis le violon jouent le thème principal, repris ensuite par l’orchestre. Le finale est superbement rythmé. Dans les « Variations sur un thème de Haydn« , qui n’est pas vraiment de Haydn, mais d’un « Choral à St Antoine », Brahms fait preuve d’une riche imagination dans la grande variété rythmique déployée dans chacune de ces variations et dans la magistrale transition qui, dans le finale, nous ramène au thème initial.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la musique de chambre de Brahms, si riche et dense, dans ses sextuors au romantisme consommé, surtout le premier qui a été utilisé par le cinéaste Louis Malle pour la musique de son film « Les amants », dans le « Quintette pour piano en fa mineur » op.34, remarquable par son instrumentation singulière, dans le « Trio pour piano, violon et violoncelle » op.8, dans ses « Quatuors à cordes » et son « Quintette pour clarinette et cordes » op.115, dont le second thème du premier mouvement, joué par la clarinette est « d’un moelleux harmonique et mélodique très particulier » d’après Claude Rostand. Il faut aussi mentionner ses sonates et différentes œuvres pour piano, particulièrement les deux très belles « Rhapsodies », les « Valses » et les fameuses « Danses hongroises » dont Brahms a orchestré trois seulement, les autres ayant été orchestrées par différents compositeurs.
Le « Requiem allemand » op.45 est une œuvre grandiose pour chœur, orchestre et solistes en 7 mouvements, qui, contrairement aux requiems catholiques qui commencent par « Seigneur, donnez-leur le repos éternel » met d’abord l’accent sur les vivants.

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Max Bruch

maxbruchNé à Cologne en 1838, dans une famille israélite, il reçut sa première éducation musicale par sa mère qui était professeur de musique et poursuivit ses études près de Bonn. Il devint chef d’orchestre à Mannheim en 1863, puis à Berlin. Son œuvre la plus célèbre, le Concerto pour violon N.1 en sol mineur, date de 1864. En 1880, il s’installa à Liverpool, où il avait obtenu un poste de chef d’orchestre. Il y demeura trois ans, durant lesquels il composa une « Fantaisie écossaise pour violon et orchestre » et la célèbre mélodie hébraïque « Kol Nidrei » avec violoncelle. De retour en Allemagne en 1883, où il avait été nommé directeur musical à Breslau, il composa un autre concerto pour violon moins connu, un concerto pour clarinette et alto et des œuvres de musique de chambre. Il fit la connaissance de Johannes Brahms, avec lequel ils eurent des relations d’amitié, mais aussi des disputes. Son « Concerto pour violon  » en sol mineur N.1 op.26 fait toujours partie du répertoire des concertos fréquemment joués. Son dernier mouvement « allegro energico » est bien rythmé et aurait pu influencer Brahms pour le finale de son concerto.

En France

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Camille Saint-Saëns

camillesaintsaensTrès doué pour la musique, Camille Saint-Saëns né à Paris en 1835, commença très jeune ses études musicales et joua à l’âge de onze ans la part du soliste dans le 3e concerto pour piano de Beethoven et le 15e de Mozart. A dix-huit ans, pendant qu’il était organiste à l’église de Saint Méry, puis à celle de La Madeleine, il composa sa 1e symphonie et puis deux autres qu’il renia plus tard. En 1861, il devint professeur de piano à l’Ecole Niedermeyer. En 1868, il écrivit son 2e concerto pour piano et orchestre dédié au pianiste et compositeur russe Anton Rubinstein, qui était de passage à Paris.
Après la guerre franco-prussienne de 1870, Saint-Saëns partit en Angleterre où il joua quelques-unes de ses œuvres devant la reine Victoria. L’année suivante, de retour en France, il fonda la « Société nationale de musique » pour faire connaitre les œuvres de compositeurs français, devenu lui-même germanophobe, après la défaite de la France. En 1875, invité à Saint-Petersbourg, il y dirigea ses œuvres, dont la « Danse macabre » composée en 1874, après deux autres poèmes symphoniques « Le Rouet d’Omphale » (1871) et « Phaéton » (1873). En 1886, parurent deux œuvres importantes: La « Symphonie N.3 avec orgue » op.78 et le célèbre « Carnaval des animaux ». En 1888, très affecté par la mort de sa mère, il fit de nombreux voyages, d’abord en Algérie et en Egypte, puis en Afrique et en Amérique du Sud. Il composa son 5e concerto pour piano, dit « L’égyptien ». Il récolta beaucoup de récompenses: nommé « docteur honoris causa de l’Université de Cambridge en 1893, d’Oxford en 1906, année durant laquelle il avait fait des tournées de concerts aux Etats-Unis. Reparti à Alger, il y mourut en 1921.
Œuvres: Le « Concerto pour piano N.2 » commence de façon originale par un « andante » introduit par le soliste, suivi d’un « scherzo », puis d’un « presto » en forme de tarentelle. Le « Concerto pour piano N.4 » comprend deux mouvements « allegro moderato » et « allegro vivace » divisés chacun en deux parties, ce qui équivaut à quatre mouvements, le « Concerto pour piano N.5(l’Egyptien) à cause de la couleur exotique de son mouvement lent. Le « Concerto pour violoncelle en la mineur » op.33 est composé d’un seul mouvement qui commence par un thème tourbillonnant introduit par le soliste et repris par l’orchestre. La « Symphonie N.3 en ut mineur » op.78 avec orgue est l’œuvre symphonique la plus célèbre de Saint-Saëns. Son originalité est l’introduction de l’orgue dans l’orchestre, cet instrument ne jouant jamais en soliste, mais toujours accompagné par une orchestration très étoffée et atteignant des moments de puissance remarquable. Elle comporte quatre mouvements et se termine par un « presto » majestueux. Parmi ses poèmes symphoniques: « Le Rouet d’Omphale » en 1871, la célèbre « Danse macabre » (1874) dans laquelle la harpe sonne les douze coups de minuit, les violons jouent un motif cadencé, aigu et sinistre et la trompette, appuyée par les cymbales joue une sorte de « Dies irae » sautillant, le tout dans un rythme de valse. « L’introduction et rondo capriccioso » est une magnifique pièce pour violon et orchestre au rythme vif et sautillant, très caractéristique du style de Saint-Saëns. « Le Carnaval des animaux » que le compositeur considérait comme une plaisanterie, est devenu un de ses morceaux les plus populaires avec des extraits comme « l’aquarium » ou le plus connu, « le cygne ». De ses opéras, on connait surtout « Samson et Dalila » et plus particulièrement la « bacchanale » du troisième acte.

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Georges Bizet

georgesbizetNé en 1838 à Paris, d’un père coiffeur et d’une mère pianiste, doué pour la musique, commença les études de piano dès l’âge de neuf ans au Conservatoire de Paris. En 1856, il remporta le Grand Prix de Rome. Durant son séjour à la Villa Médicis, il composa sa « Symphonie en ut » qui fut retrouvée au début du XXe siècle, ainsi qu’un opéra-bouffe en italien « Don Procopio » aujourd’hui oublié. En 1869, il épousa la fille de Jacques-Fromental Halévy, son professeur de composition. En 1863, il acheva son premier chef d’œuvre lyrique « Les pécheurs de perles » qui fut représenté au Théâtre Lyrique de Paris. En 1871, il composa une suite orchestrale « Les jeux d’enfants » et l’année suivante les deux célèbres « Suites de l’Arlésienne ». Son plus grand chef d’œuvre est incontestablement l’opéra « Carmen » représenté en Mars 1875 à l’Opéra-comique de Paris, mais Bizet mourut trois mois plus tard des complications survenues après une baignade dans l’eau très froide de la Seine, à seulement 37 ans.
Opéras: « Les pécheurs de perles » est l’histoire de deux pécheurs, Zurga et Nadir amoureux de Leila, une prêtresse, qui risque la condamnation à mort si elle trahit ses vœux. Au moment de périr sur le bucher, ils sont sauvés par Zurga, qui lui sera tué. Au premier acte on trouve le duo entre ténor et baryton « Au fond du temple saint » qui réapparaitra joué par l’orchestre à la fin du dernier acte et la très belle aria de Nadir « Je crois entendre encore ». « Carmen » sur un livret de Meilhac et Halévy, inspiré du roman de Prosper Mérimée est devenu l’un des opéras les plus souvent joués sur les scènes mondiales. Après un bref prélude qui commence par un « presto » vif et puissant, notons au 1er acte, l’air de Carmen « L’amour est un oiseau rebelle » sur un rythme de « habanera » et « Près des remparts de Séville » sur un rythme de « séguidilla »; au 2e acte, « Les tringles des sistres tintaient » également chanté par Carmen, puis l’archiconnu « air du toréador » d’Escamillo (baryton); au 3e acte, le trio du jeu de cartes « Melons, coupons »; au 4e acte, après le chœur et le ballet du début, le beau trio « Si tu m’aimes Carmen » et puis la conclusion dramatique de la mort de Carmen, tuée par un Don José désespérément jaloux. De « L’Arlésienne« , il ne nous est resté que les deux très jolies et colorées « suites orchestrales ».

Œuvres symphoniques: La « Symphonie en ut« , œuvre de jeunesse que Bizet avait reléguée dans ses tiroirs, mais qui a été redécouverte au début du XXe siècle et qui fait aujourd’hui partie du répertoire symphonique. Elle aurait pu être influencée par la musique de Mendelssohn. Citons aussi « Les jeux d’enfants » et les ouvertures « Roma » et « Patrie ».

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Jules Massenet

julesmassenetNé en 1842 à Saint-Etienne, il fut envoyé à Paris dès l’âge de six ans pour y faire ses études musicales et obtint le Grand Prix de Rome en 1863. Il fit la connaissance de Franz Liszt dans la capitale italienne et l’aida même, dans ses leçons de musique. De retour à Paris, il devint professeur au Conservatoire et se mit à la composition d’opéras, dont les plus connus sont « Manon » (1884), « Le Cid » (1885), « Werther » (1892), « Thais » (1894). Il mourut à Paris en 1912.
Bien qu’ayant écrit quelques œuvres pour piano et pour orchestre, il est surtout connu comme compositeur lyrique. Parmi ses nombreux opéras, on connait surtout « Manon » composé sur un livret de Meilhac et Gille d’après le roman de l’abbé Prévost. Les passages les plus remarquables sont: « Si je savais votre nom » joli duo d’amour du 1er acte, le « rêve de Manon » au 2e acte, le duo passionné du 3e acte « Ah, oui Manon, je t’aime » et le duo dramatique de la mort de Manon, à la fin du dernier acte « Je t’aime! Prends ce baiser ». « Werther » inspiré du roman de Goethe, contient les airs: « O nature pleine de grâce » de Werther et Charlotte au 1er acte, le duo du « Clair de lune » très mélodieux, « J’aurai sur ma poitrine » et « Pourquoi me réveiller » de Werther au 2e acte. De « Thais« , on connait surtout « la méditation ».

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Autres Compositeurs

Leo Delibes, qui a vécu à Paris de 1836 à 1891 est l’auteur de deux ballets célèbres « Coppélia » (1870) et « Sylvia » (1876) et de l’opéra « Lakmé » représenté en 1883 à l’Opéra-comique et dont les passages les plus connus sont: le duo de sopranos « Viens Malika » au 1er acte et le fameux « air des clochettes » chanté par Lakmé « Par les dieux inspirée… » au 2e acte, avec un feu d’artifice de vocalises.

Emmanuel Chabrier, né à Aubert, en Auvergne en 1841, employé au Ministère de l’Intérieur à Paris, après avoir entendu les œuvres de Wagner, décida de se consacrer entièrement à la musique, ayant déjà étudié le piano auparavant. En 1883, il composa son œuvre la plus populaire « Espana », pièce orchestrale inspirée par son voyage en Espagne et dont les mélodies et les rythmes portent l’empreinte de ce pays. En 1886, il composa l’opéra « Gwendoline » dont l’action se déroule au début du Moyen-Age, lorsque les danois envahirent la Grande-Bretagne. L’influence wagnérienne est notable dans cette œuvre.

En Bohème (Tchécoslovaquie)

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Bedrich Smetana

bedrichsmetanaPremier compositeur romantique tchèque, fondateur de la musique nationale de son pays, il naquit à Litomysl en Bohème, en 1824, d’un père brasseur. Il apprit le piano et devint un très bon pianiste. En 1848, après avoir participé au mouvement national bohémien contre la domination autrichienne, il dut s’exiler d’abord à Weimar en Allemagne où il travailla avec Franz Liszt, puis en 1856 à Göteborg en Suède où il devint chef d’orchestre. Durant cette période, il composa trois poèmes symphoniques, « Richard III », « Le camp de Wallenstein » et « Hakon Jarl ». En 1863, il retourna à Prague, fonda une école de musique et devint chef d’orchestre de l’Opéra de Prague en 1866 où il connut Antonin Dvorak qui jouait de l’alto dans l’orchestre. Cette même année, il composa son opéra « La Fiancée vendue ». En 1874, il commença à être atteint de surdité et ne pouvant plus être chef d’orchestre, il se consacra à la composition. Son cycle de poèmes symphoniques « Ma Vlast » (Ma patrie) fut achevé en 1879. Interné dans un hôpital psychiatrique de Prague, il mourut en 1884.
Œuvres: L’opéra « Prodana Nevesta » (La Fiancée vendue): Fortement influencé par la musique de Wagner dans ses autres opéras, Smetana créa, par contre, avec cette œuvre, l’opéra national tchèque avec une musique inspirée du folklore de son pays. L’ouverture est très vive et joyeuse et on y entend le thème du contrat de mariage de la fin du 2e acte. L’œuvre est riche en danses de style populaire tchèque, très enlevées, comme celle des villageois au début du 1er acte et la « danse des comédiens » au début du 3e acte. Les chœurs ajoutent de la vie et de la richesse à cet opéra. Poèmes symphoniques: « Ma Vlast » (Ma patrie) comprend six poèmes symphoniques, dont « Vysehrad », « Vltava » (La Moldau), « Par les près et les bois de Bohème »… Le merveilleux poème symphonique « La Moldau » commence doucement par l’évocation des sources du fleuve, puis le célèbre et si beau thème principal qui prend de l’ampleur comme une rivière qui grossit et après avoir traversé des forets et des prairies, entre majestueusement à Prague.  » Par les prés et les bois de Bohème » décrit la traversée des paysages pittoresques du pays.

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Antonin Dvorak

antonindvorakConsidéré comme le plus grand compositeur tchèque, Antonin Dvorak naquit près de Prague en Bohème en 1841. Il exerça d’abord le métier de boucher, comme son père, mais celui-ci, ayant constaté que son fils était doué pour la musique, l’envoya en 1853 chez son oncle à Zlonice, pour y suivre des études musicales. Après avoir étudié l’orgue à Prague, il fit partie de l’orchestre du théâtre de cette ville, qui devint en 1881, le Théâtre National de Prague. Il y joua la partie d’alto sous la direction de Bedrich Smetana et même de Richard Wagner. En 1865, il composa ses deux premières symphonies. Six ans plus tard, il quitta l’orchestre pour se consacrer à la composition musicale, tout en donnant des leçons particulières de musique. En 1873, il épousa la sœur d’une de ses élèves et eut neuf enfants.
A Vienne, il fit la connaissance de Johannes Brahms qui devint son ami et le présenta à son éditeur Simrock. Entre 1873 et 1875, il composa ses 3e, 4e et 5e symphonies, des quatuors, un « Stabat Mater » et des « Danses slaves » (1878). Devenu célèbre, il fit plusieurs voyages en Angleterre pour y diriger ses œuvres et aussi à Moscou et St Petersbourg en Russie. Entre 1892 et 1895, il résida à New York où il occupa le poste de directeur du Conservatoire et c’est là qu’il composa sa célèbre 9e symphonie dite « du Nouveau Monde » et son célèbre « Quatuor américain ». En 1895, il retourna vivre en Bohème au milieu des siens et y resta jusqu’à sa mort en 1904, à Prague, après avoir rajouté à son œuvre abondante, le concerto pour violoncelle, des poèmes symphoniques, un « Requiem » et un opéra « Rusalka ».
L’œuvre symphonique de Dvorak est importante. Il a composé neuf symphonies. Les six premières ne sont pas très connues, sauf peut-être le troisième mouvement de la 6e, intitulé « furiant » très vif et dansant. La 7e symphonie en ré mineur op.70 est une de ses plus belles œuvres, particulièrement dans son premier mouvement « allegro maestoso » qui commence par un motif bref très romantique qui va s’amplifiant en se développant. Le troisième mouvement « scherzo » est lyrique et d’un rythme dansant. La 8e symphonie en sol majeur op. 88 est plus légère et riche en thèmes proches de la musique populaire, particulièrement dans le « scherzo ». La 9e symphonie en mi mineur op.95 « du Nouveau Monde » est son œuvre la plus populaire. Composée durant son séjour aux Etats-Unis, Dvorak affirme ne pas avoir utilisé des mélodies indiennes, mais écrit « des thèmes originaux englobant les particularités de cette musique ». Cette symphonie se distingue par son abondance de thèmes mélodieux et sa clarté harmonique, sans comporter de savants développements. Il y a des reprises de thèmes d’un mouvement à l’autre. Le premier « adagio-allegro molto » introduit le thème dominant de la symphonie et le dernier « allegro con fuoco » s’ouvre sur un motif puissant et triomphal. Le « Concerto pour violon en la mineur » op.53 fut dédié au violoniste Joseph Joachim pour qui Brahms avait déjà composé son concerto pour violon. Le « Concerto pour violoncelle en si mineur » op.104 est sans doute l’un des plus beaux du répertoire pour cet instrument. Le thème du premier mouvement « allegro » est très lyrique et celui du finale « allegro moderato » est également très beau et bien rythmé.

Dans la musique de chambre, parmi ses quatuors, le plus connu est le N.12 dit « américain » composé également durant son séjour aux Etats-Unis, dans lequel on trouve des influences américaines mais où transparait aussi la nostalgie du pays natal. Dans sa musique pour piano, notons les « Danses slaves » orchestrées par le compositeur. Il faut aussi mentionner ses œuvres religieuses, une « Messe en ré majeur« , une « Cantate« , un « Stabat Mater » plein d’émotion spontanée et un « Requiem » composé durant son séjour à Birmingham, en Angleterre.

Les Compositeurs d’Opérettes

Jacques Offenbach, né à Cologne en Allemagne, dans une famille israélite, s’installa à Paris dès l’âge de 14 ans, se fit naturaliser français et resta en France jusqu’à sa mort en 1890. Il est essentiellement connu comme un compositeur d’opérettes dont les plus connues sont :  » Orphée aux enfers » qui contient la fameuse danse appelée « french cancan », « La Belle Hélène« , « La vie parisienne« , « La Grande Duchesse de Gerolstein« … mais son chef d’œuvre est sans doute « Les contes d’Hoffmann » dont le passage le plus célèbre est la « Barcarolle » du 3e acte: « Belle nuit, o nuit d’amour » et les airs « Ah, vivre deux » et « Les oiseaux dans la charmille » au 1er acte.

Johann Strauss fils (1825-1899) fait partie de cette famille de compositeurs autrichiens qui ont créé les valses viennoises. Il est plus célèbre que son père Johann Strauss et ses frères Josef et Edouard, également compositeurs. Il fut nommé le « roi de la valse ». Il composa aussi des opérettes dont « Die Fledermaus » (La chauve-souris), « Eine nacht in Venedig » (Une nuit à Venise) et « Der Zigeunerbaron » (Le Baron Tzigane). Parmi ses valses, citons les très célèbres « Le Beau Danube bleu » et « La Valse de l’empereur« .

Franz von Suppé, né en 1819 à Split en Dalmatie (qui faisait partie de l’empire d’Autriche) de parents belges et mort à Vienne en 1895 est connu pour ses belles ouvertures, la très romantique « Poète et paysan » et la plus martiale et pompeuse « La Cavalerie légère »


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6 Responses to “Chapitre 19: Apogée Romantique 2”

  1. Françoise 15 mars 2009 at 22 h 34 min # Répondre

    Bonsoir cher Roberto,
    J’ai apprécié particulièrement ce beau chapitre 19.
    Brahms. Je suis étonnée d’apprendre qu’il était considéré comme le plus grand successeur de Beethoven ! Mais puisqu’il aimait ceux que j’aime, je me dois de le faire remonter dans mon estime … Je promets de mieux l’écouter.
    Camille Saint-Saens : Samson et Dalila m’émeut particulièrement.
    Smetana (ah cette Moldau … A pleurer). Dvorak : j’aime de plus en plus, Delibes.
    Merci Roberto. Nous recevons des amis ; je n’aurai donc pas beaucoup de temps cette semaine. Bonne semaine. Très amicalement.
    A bientôt.

  2. Livadiotti Roberto 16 mars 2009 at 16 h 59 min # Répondre

    Bon retour chère Françoise, heureux de vous retrouver. Vous étiez aussi un peu absente des blogs d’Olivier, ainsi que nos autres amies. Peut-etre faudrait-il dire de Brahms , le digne successeur de Beethoven au lieu du plus grand pour ne pas trop employer de superlatifs. J’aime vos reflexions sur les musiciens. Salutations cordiales.

  3. Francoise 10 octobre 2010 at 20 h 09 min # Répondre

    Bonsoir cher Roberto,
    J’ai apprécié particulièrement ce beau chapitre 19.
    Brahms. Je suis étonnée d’apprendre qu’il était considéré comme le plus grand successeur de Beethoven ! Mais puisqu’il aimait ceux que j’aime, je me dois de le faire remonter dans mon estime … Je promets de mieux l’écouter.
    Camille Saint-Saens : Samson et Dalila m’émeut particulièrement.
    Smetana (ah cette Moldau … A pleurer). Dvorak : j’aime de plus en plus, Delibes.
    Merci Roberto. Nous recevons des amis ; je n’aurai donc pas beaucoup de temps cette semaine. Bonne semaine. Très amicalement.
    A bientôt.

  4. Françoise (40) 11 octobre 2010 at 12 h 39 min # Répondre

    Je lis le commentaire n° 3 de « Colorado radio stations » et je me dis, « curieux, ça me ressemble ». Et pour cause ! En remontant, je découvre que c’est un « copier-coller » de mon message n° 1 !!!
    En espérant, cher Roberto, que votre séjour à Paris, se passe au mieux, je vous embrasse ainsi qu’Aline.
    Françoise

  5. Livadiotti Roberto 16 octobre 2010 at 18 h 01 min # Répondre

    Chère Françoise,j’ai contaté que la même chose est arrivée à un message sur le site « Carrefour de m… ».Je ne sais pas ce qui se passe,est-ce que d’autres personnes ont recopié le texte,ou c’est dû à un problème informatique? Je me renseignerai auprès de mon « admin ». Nous sommes chez nous depuis le 10 Octobre et vous embrassons.
    Roberto

  6. Françoise (40) 17 octobre 2010 at 11 h 52 min # Répondre

    Ne vous faites pas de souci cher Roberto, ce n’est pas grave. Amusant plutôt.
    Bon dimanche.

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